​Édifice Jean-Talon

Adresse principale
875, Grande Allée, Québec

Autres noms
Édifice administratif H-J
Complexe H-J

Usage actuel (patrimonial)
Immeuble de bureaux (idem)

Années de construction
1969-1972

Année de restauration majeure
2001

Description

Conçu dans la foulée des grands chantiers du gouvernement québécois dans les années 1970 par les architectes Tessier, Corriveau, St-Gelais, Tremblay, Tremblay et Labbé, sous la responsabilité d'Evans St-Gelais, l'édifice H abritait à l'époque les bureaux du premier ministre ainsi que la salle du conseil exécutif, déménagés dans l’édifice Honoré-Mercier en 2002. Communément souligné comme le « radiateur » en raison de ses fenêtres en meurtrière qui rappellent formellement l’objet éponyme, il s'agit d'un excellent exemple québécois d'architecture brutaliste moderne.

L'édifice Jean-Talon de son vrai nom, bien que méconnu, a fait l'objet de nombreuses études urbanistiques de grande envergure lors de l'élaboration du secteur de la colline Parlementaire dans les années 1950. En raison de la controverse que générait la démolition des résidences devant le Parlement à l’époque, le projet est retourné à plusieurs reprises sur la table à dessin avant de prendre son gabarit actuel. Initialement prévu comme une tour moderniste de onze étages, le projet a été vivement critiqué par les groupes de citoyens pour qui son intégration au milieu environnant défigurerait le caractère patrimonial du Vieux-Québec situé à proximité.

Le projet, ayant une échelle plus humaine, emprunte le gabarit des constructions de l'arrondissement du Vieux-Québec. La façade, bien que comprenant plusieurs fenêtres, est relativement hermétique de l'extérieur et est rythmée de contreforts de béton qui multiplient les décrochements pour créer un habile jeu formel. Il s'agit toutefois d'un design architectural principalement tourné vers l'intérieur, célébrant à la fois la beauté et la pureté du matériau brut, accentuée par la répétition et les lignes pures des volumétries.

L'enveloppe de béton contient les conduits de climatisation qui se distribuent dans les plafonds à caissons, permettant une grande souplesse dans l'aménagement des espaces de travail. Aujourd’hui compartimentée pour des motifs de protection incendie, l'aire ouverte autour des circulations verticales créait une atmosphère singulière, définissant l'esprit brutaliste du bâtiment en permettant d'accéder à tous les bureaux en périphérie. Situé aux limites des arrondissements historiques du Vieux-Québec et de l’Assemblée nationale, le projet pourrait être soumis aux exigences d’approbation de ces derniers.

Statut patrimonial

Aucun

Historique des interventions

AnnéeIntervention
2014-2015Réfection du parvis de l'édifice
2012Travaux d'accessibilité universelle
2011Réfection de la structure du stationnement souterrain
2006-2007Réparation de l'enveloppe et mise aux normes des codes de sécurité
2004Aménagement de l'entrée principale, phase 1B
2003Aménagement de l'édifice et de l'entrée principale, phase 1A

Valeur patrimoniale

L'édifice Jean-Talon est un témoin important de l'histoire politique québécoise moderne. Ses qualités architecturales indéniables permettent de citer de nombreux éléments significatifs qui en font un bâtiment d'exception à conserver et à mettre en valeur, notamment :

  • sa volumétrie singulière, s'harmonisant à la dénivellation du terrain en bordure de la Grande Allée, qui épouse le gabarit des constructions du Vieux-Québec, offrant d'impressionnants jeux de volumes accompagnant les passants;
  • son intégration architecturale moderne sur la colline Parlementaire, entre l'hôtel du Parlement et les Plaines d'Abraham;
  • ses façades rythmées alternant entre les fenêtres en meurtrières et les caissons en béton armé conçus spécialement par les architectes;
  • les finis architecturaux des halls et des entrées principales, illustrant la qualité des détails de l'architecture brutaliste de l'époque moderne.

Études et ouvrages de référence

DNOPPEN, Luc et al. Québec monumental : 1890-1990. Québec (Québec), Septentrion, 1990. 198 pages.

PERRON, Alexandra. Édifice H : la paternité d’un mal aimé. Le Soleil, édition du 5 mai 2012.